Avec un budget global de 75 millions USD équivalents, cette composante se concentre sur le soutien à la reprise résiliente et inclusive des communautés touchées par le conflit dans des communes et communautés partiellement précaires situées dans les « zones orange ». Elle doit œuvrer pour la réduction les déplacements en répondant aux besoins immédiats des communautés touchées par la fourniture de biens, le soutien aux moyens de subsistance et la remise en état des petites infrastructures productives. Les communautés éligibles peuvent choisir parmi un menu fermé d’investissements dans le cadre de ce volet pour répondre aux besoins d’urgence. La composante devra permettre de générer des revenus grâce à l’HIMO impliquant les communautés cibles. Il est aussi prévu que cette composante représente 30% du total des investissements du projet. Comme indiqué précédemment, le projet s’inscrit dans un contexte de grande vulnérabilité des populations face aux effets du changement climatique. Les activités qui contribuent directement et manifestement à une plus grande résilience climatique sont prioritaires dans la sélection participative des investissements des projets, l’objectif étant d’atteindre une part de 65 pour cent des activités de la composante 1 contribuant à l’atténuation ou à l’adaptation au climat et/ou à l’amélioration de la gestion des ressources naturelles. La sécurité dans les zones cibles sera suivie en permanence afin d’ajuster ou de suspendre les activités lorsque les circonstances l’exigent[1]. Les activités menées au titre de cette composante produiront des données et des informations utiles sur le terrain qui alimenteront la collecte de données régionales et le dialogue soutenu par la composante 3. Les données régionales et le dialogue sur les questions de développement dans le Liptako-Gourma permettront à leur tour d’ajuster les activités sur le terrain. La composante se divise en deux sous-composantes.

La sous-composante 1a : appui aux moyens de subsistance de base et aux activités génératrices de revenus

Cette sous-composante se concentrera sur le rétablissement à court terme des moyens de subsistance de base dans les zones touchées par le conflit et répondra aux besoins des communautés cibles en ressources économiques. Les activités relevant de cette sous-composante sont les suivantes :

  • Fourniture d’intrants agricoles tels que des semences pour les cultures locales de base (maïs, sorgho, haricots et pois), d’engrais (tels que l’azote, le phosphore, le potassium et l’urée) et d’outils manuels, en mettant l’accent sur les pratiques agricoles intelligentes face au climat (par exemple, donner la priorité aux cultures résistantes à la sécheresse) ;
  • Fourniture de kits de bétail et d’aliments pour animaux aux agriculteurs et éleveurs (par exemple ovins, caprins et bovins) ;
  • Services de vulgarisation tels que des cours de formation de courte durée (par exemple sur les pratiques résilientes au climat), y compris des services de vulgarisation électronique lorsque cela est possible ;
  • Fourniture de kits de bétail et de services de vulgarisation pour l’aviculture, l’aquaculture et la pêche afin de promouvoir la diversification des moyens de subsistance (en s’écartant des moyens de subsistance qui sont vulnérables au climat) et d’améliorer la sécurité alimentaire (comprenant l’insécurité alimentaire causée par la sécheresse) ; et
  • Sous-projets communautaires conçus de telle sorte à améliorer la protection environnementale et la résistance climatique. Cela comprend des activités HIMO ciblées liées à la préservation des sols afin d’améliorer la fertilité des sols et petites infrastructures d’eau et d’assainissement favorables au climat ainsi qu’aux travaux de restauration et de régénération des pâturages pour améliorer les stocks de carbone.

Les activités de HIMO généreront des revenus bien nécessaires pour les communautés cibles. Les participants aux activités HIMO seront sélectionnés par le biais d’un système de sélection de loterie publique. Le recrutement sera largement annoncé. Les personnes éligibles qui souhaitent participer à la loterie pour les activités HIMO peuvent s’inscrire, sous réserve de certaines limites telles que la distance entre les sites du sous-projet, le chômage antérieur, une personne par ménage, etc. Les noms tirés au sort seront ensuite inscrits sur deux listes par sexe, afin que 50 pour cent des bénéficiaires soient des femmes. Les limites et / ou les conditions préalables qui seront décrites plus en détail dans le manuel de mise en œuvre du projet (MEP) garantiront que les plus vulnérables (tels que les jeunes et les femmes) sont prioritaires dans le processus de sélection pour participer aux activités de HIMO. Ces activités seront accompagnées d’interventions de sensibilisation et d’engagement des hommes pour encourager la participation des femmes. Les mécanismes de sélection appuieront également la priorisation des jeunes, des personnes déplacées et des personnes handicapées. La méthode proposée favorisera une chance transparente, équitable et égale pour tous les membres de la communauté de bénéficier du projet, ce qui est important dans un contexte où la confiance dans le gouvernement est faible et le capital social affaibli. En plus de générer des revenus, la méthode HIMO peut contribuer à l’inclusion sociale et à la cohésion en (i) démontrant qu’une grande variété de travaux peut être réalisée par la communauté (même des membres de la communauté non qualifiés) et (ii) en permettant aux travailleurs de différents horizons et sexes de travailler ensemble. Garder les opportunités HIMO au sein des communautés cibles atténue également les risques potentiels de conflit avec des travailleurs externes, qui pourraient être perçus comme étant en concurrence pour de nouvelles opportunités locales limitées génératrices de revenus.

Pour promouvoir la résilience climatique, les activités de subsistance financées au titre de cette composante soutiendront les variétés de cultures tolérantes au stress et les pratiques culturales intelligentes face au climat, ainsi que la préservation des sols et la restauration et la régénération des pâturages. Les activités proposées seront examinées pour déterminer leur contribution à l’amélioration de la gestion des ressources naturelles et à l’atténuation ou à l’adaptation aux changements climatiques, et les investissements ayant une contribution positive seront priorisés dans la sélection participative des investissements de projet. Le projet vise à faire en sorte que 65 pour cent des activités des composantes 1a et 1b contribuent de manière manifeste à l’atténuation ou à l’adaptation au climat et/ou à l’amélioration de la gestion des ressources naturelles.

La sous-composante 1b : livraison d’articles ménagers, de biens et de petits travaux d’infrastructure dans les régions touchées par la crise (52 millions USD équivalents)

Cette sous-composante fournira des fournitures indispensables aux communautés touchées par le conflit qui ont des difficultés d’accessibilité modérées à importantes. Elle appuiera également la réhabilitation de petites infrastructures. Les activités financées au titre de cette sous-composante comprendront :

  • Fourniture de kits de nécessité de base, comprenant des fournitures ménagères telles que l’éclairage solaire, les kits de collecte d’eau de pluie, les ensembles de cuisine, les moustiquaires, les tapis en plastique, les couvertures et les kits d’hygiène, etc.;
  • La réhabilitation et la construction de structures d’approvisionnement en eau et d’assainissement résilientes au climat;
  • Réhabilitation d’infrastructures socio-économiques à petite échelle, via le travail HIMO le cas échéant.

Pour améliorer la résilience des communautés au changement climatique, les kits comprendront des fournitures qui favorisent l’adoption de stratégies d’adaptation, dont des kits de collecte de l’eau de pluie (qui peuvent réduire la dégradation des terres). La composante encouragera également le développement d’infrastructures à petite échelle qui intégreront les considérations liées au changement climatique. Par exemple, les bâtiments seront conçus pour faire face aux inondations saisonnières ou aux glissements de terrain, et réhabilités avec des options pour une plus grande lumière naturelle et donc une plus grande efficacité énergétique. Les activités proposées seront systématiquement examinées pour déterminer leur contribution à l’amélioration de la gestion des ressources naturelles et à l’atténuation ou à l’adaptation aux changements climatiques, et les investissements ayant une contribution positive seront priorisés. En ce qui concerne les travaux de réhabilitation, 65 pour cent des activités des composantes 1a et 1b sont estimées contribuer de manière manifeste aux mesures d’atténuation et d’adaptation au climat.

[1] Tel que par exemple, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Programme alimentaire mondial (PAM), Le bureau des nations unies pour les services (UNOPS), le CICR et les autres.