Cette composante contribuera au développement territorial et à la stabilisation de communautés relativement plus sûres et plus accessibles dans les « zones jaunes » (principalement dans les villes secondaires et leurs environs), qui accueillent une grande partie de la population déplacée de force.). Les investissements soutiendront l’accès des communautés aux infrastructures et aux services socio-économiques, aux moyens de subsistance résilients au changement climatique et à la gestion de l’environnement et des ressources naturelles. Par conséquent, ils contribueront à atténuer les risques d’une concurrence accrue pour les ressources limitées entraînée par les effets conjugués du changement climatique et de la FCV. Le projet soutiendra les communautés d’accueil et les personnes déplacées de force, ainsi que les institutions locales des communes. La composante déploiera une approche centrée sur la communauté en assurant la représentation et la participation active des communautés locales aux processus de planification du développement local, l’identification et la hiérarchisation de leurs besoins, ainsi que la mise en œuvre et le suivi des activités du projet. Ces plates-formes centrées sur la communauté renforceront le contrat social en fournissant des mécanismes permettant aux communautés de travailler avec les gouvernements locaux pour stimuler les investissements locaux. Elles favoriseront la résilience sociale et soutiendront une approche de développement territorial où les investissements sont adaptés aux réalités des défis de développement local (y compris le degré d’isolement communautaire, la violence et les risques climatiques).
La sélection des sous-projets mettra l’accent sur les investissements qui tirent parti des synergies entre les secteurs complémentaires pour maximiser l’impact. Cela pourrait inclure, par exemple, le développement du quartier entourant un espace public ou un marché en améliorant l’accès aux services de base (tels que l’eau et l’assainissement) et aux infrastructures communautaires, tout en soutenant les possibilités de subsistance avec une accessibilité accrue au marché (routes d’accès aux principales artères de transport, etc.). Les investissements seront complémentaires aux programmes et activités nationaux des partenaires humanitaires et de développement. Le projet facilitera également les liens entre les zones cibles à la fois au niveau national et régional (par exemple grâce à une infrastructure de connexion spatiale). Les retombées régionales des investissements centrés sur la communauté seront maximisées par i) la contribution des activités de dialogue régional soutenues par la composante 3; et ii) la hiérarchisation des activités ayant une pertinence locale et régionale et/ou ayant un fort potentiel d’impact régional à l’avenir (compte tenu des conclusions du projet transfrontalier de coopération transfrontalière (PCTL) de l’Union économique et monétaire ouest-africaine -UEMOA- et de la coopération suisse). En outre, la hiérarchisation des investissements pour la composante 2 favorisera également le regroupement géographique des interventions pour développer des interventions catalytiques à plus grande échelle, parallèlement aux autres critères clés des liens transfrontaliers et bénéficiant aux personnes déplacées et aux communautés d’accueil.
La sélection des sous-projets donnera également la priorité aux investissements qui soutiennent la résilience climatique. Les activités proposées seront systématiquement examinées pour déterminer leur contribution à l’amélioration de la gestion des ressources naturelles et à l’atténuation ou à l’adaptation aux changements climatiques. Le projet vise à faire en sorte que 65 pour cent des activités de la composante 2 apportent une contribution directe et démontrable à ces objectifs.
Les activités sont organisées en deux sous-composantes décrites ci-dessous. Les investissements au niveau communautaire et municipal seront soutenus, les modalités de mise en œuvre étant ajustées en fonction de la taille des sous-projets et du contexte régional Les deux sous-composantes utiliseront une approche par menu ouvert pour s’assurer que les investissements répondent aux besoins locaux. Cela permettra également aux municipalités, aux communes et aux communautés de mobiliser des ressources pour des investissements intersectoriels plus importants.
La sous-composante 2a : accès aux infrastructures et services socio-économiques résilients
Cette sous-composante financera des investissements locaux pour i) élargir et améliorer la prestation des services locaux ; ii) construire une infrastructure intégrée pour le développement local et soutenir l’intégration régionale et les retombées positives. Les communautés cibles et les gouvernements locaux collaboreront dans l’identification et hiérarchiseront les services sociaux et les infrastructures socio-économiques inclusives spécifiques à financer grâce à l’actualisation annuelle des PDL. Dans l’optique de garantir la durabilité, seuls les sous-projets qui seront en mesure de couvrir leurs coûts de fonctionnement et d’être maintenus (et de disposer de personnel si nécessaire) seront financés. Les projets sous-communautaires seront conçus de telle sorte à renforcer l’inclusion des femmes, des jeunes, des personnes déplacées et de celles porteuses d’un handicap dans les activités de développement locales. Une liste illustrative des investissements possibles dans le cadre de cette sous-composante comprendra :
- Réhabilitation des routes secondaires et tertiaires et construction ou remise en état de sentiers, de ponceaux et de petits ponts (cela permettra d’améliorer la mobilité pédestre),
- Réhabilitation et nettoyage des canaux de drainage
- Réhabilitation des installations électriques locales (dont la promotion de l’énergie solaire
- Réhabilitation et appui aux écoles primaires et secondaires et fourniture de matériel
- Réhabilitation et équipement des centres de santé et la fourniture de médicaments essentiels
- Construction, modernisation, réhabilitation et/ou expansion de systèmes d’approvisionnement en eau à petite échelle (forages avec pompage manuel ou solaire, tuyaux de support) et de systèmes d’assainissement (latrines domestiques-types de fosses améliorées ventilées ou de toilettes à chasse d’eau, cabines d’assainissement).
- Activités axées sur la conservation des sols et de l’eau (par exemple, création et gestion de pépinières).
Ces activités amélioreront l’accès aux services de base qui sont critiques pour faire face aux chocs climatiques et autres et instaurer une résilience. Les activités dans le cadre de cette sous-composante permettront de s’assurer que la construction et la réhabilitation de l’infrastructure communautaire intégreront des pratiques de conception résilientes au climat, y compris la capacité de faire face aux extrêmes climatiques (comme les inondations et la chaleur extrême). En outre, les routes et les ouvrages d’électricité seront alimentés par l’énergie renouvelable dans la mesure du possible. Des systèmes d’approvisionnement en eau et des canaux de drainage réhabilités aideront également à remédier à la pénurie d’eau dans la région et appuieront la gestion des risques d’inondation. Contribuer ainsi à atténuer les risques liés au changement climatique et à prévenir les conflits potentiels sur les ressources en eau.
Les sous-projets d’infrastructure suivants ne sont pas admissibles : électrification ; édifices religieux, construction de nouvelles écoles ou de nouveaux centres de santé ; construction ou réhabilitation de logements individuels ; routes asphaltées et biens privés destinés aux particuliers. Dans la mesure du possible, l’infrastructure construite/réhabilitée intégrera une conception universelle pour permettre l’accessibilité pour tous.
Sous-composante 2b : moyens de subsistance résilients et interventions de développement économique local
Cette sous-composante soutiendra les groupes existants et nouvellement établis de moyens de subsistance et de producteurs par le biais d’investissements dans les petites infrastructures et le développement de compétences. Elle soutiendra les groupes ou les ménages bénéficiaires dans l’agriculture, l’élevage, la pêche et l’agro-transformation – en concentrant les investissements dans quelques endroits sélectionnés pour maximiser l’impact. Tout en adoptant une approche axée sur la demande, le projet privilégiera les investissements à valeur stratégique du point de vue du développement économique local et des plans territoriaux. Un accent particulier sera également mis sur l’utilisation de techniques agricoles innovantes intelligentes face au climat, y compris un soutien ciblé à la production agricole (avant et après récolte) et la commercialisation de certains produits, ainsi que la promotion de systèmes Zaï ou agro-sylvo – pastoraux intégrés et la réhabilitation écologique des terres.
Une liste illustrative de packages d’investissements possibles dans le cadre de cette sous-composante comprend :
- Construction et réhabilitation d’installations de stockage communautaire, de cliniques vétérinaires, de marchés au bétail et d’installations de vaccination ;
- Modernisation et / ou réhabilitation des bâtiments communautaires, des étals et des marchés, en particulier les marchés ayant des liens régionaux ;
- Formation aux entreprises et au développement des compétences pour les groupes de producteurs, y compris les groupes de femmes, sur la base des plans de développement territorial au niveau des grappes communautaires.
Les activités de cette sous-composante viendront compléter les activités d’autres partenaires humanitaires et de développement, en particulier le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). La sélection des sous-projets axés sur la communauté sera facilitée pour assurer une inclusion adéquate et une hiérarchisation des besoins économiques des femmes, des jeunes, des personnes déplacées et des personnes handicapées.
Comme dans les sous-composantes précédentes, les activités mettront l’accent sur la résilience climatique dans le choix des activités de subsistance et de l’infrastructure à soutenir. Les activités de développement de l’agriculture à haute valeur ajoutée et de la chaîne de valeur au titre de cette sous-composante tiendront également compte des risques climatiques et se concentreront, dans la mesure du possible, sur l’adoption ou l’inclusion de technologies agricoles intelligentes face au climat, y compris l’utilisation de semences résistantes à la sécheresse et l’irrigation. Les activités du projet permettront, par exemple, d’améliorer les techniques agricoles innovantes intelligentes face au climat telles que le Zaï et les approches intégrées de gestion de la fertilité des sols en collaboration avec des services de vulgarisation déconcentrés, des ONG et d’autres parties prenantes. Les activités proposées seront systématiquement examinées pour déterminer leur contribution à l’amélioration de la gestion des ressources naturelles et à l’atténuation ou à l’adaptation aux changements climatiques. Le projet vise à faire en sorte que 65 pour cent des activités de la composante 2 contribuent à l’atténuation ou à l’adaptation au climat et/ou à l’amélioration de la gestion des ressources naturelles.